
Notre situation
Situation économique et sociale
Le département des Nippes a des potentialités économiques intéressantes. Le Port de Miragôane a servi depuis comme point de transit pour des transactions commerciales entre les Nippes et Port-au-Prince, d’une part, et entre les Nippes et l’extérieur, d’autre part.
L’économie de Miragôane, chef-lieu du département, repose sur le commerce et à un degré moindre l’agriculture. Le port de Miragôane reçoit en moyenne onze (11) bateaux par mois transportant des articles usagés de toutes sortes (vieilles voitures, vêtements usagés, pneus, appareils électriques,...) et des produits alimentaires (riz, huile, farine,...). Ces bateaux repartent généralement vides, entraînant une fuite de devises vers l’étranger puisqu’aucune marchandise n’est exportée (MPCE, 1997). Quant à l’agriculture, en dépit d’une nette régression, certaines poches agricoles de qualité existent toujours. À cet effet, il y a lieu de citer le plateau de Rochelois (Paillant et Salagnac) pour ses cultures maraîchères, vivrières et fruitières; la vallée de Fond des Nègres pour ses cultures de riz, vivres et de fruits; et la région avoisinant l’Étang pour ses potentialités céréalières. En outre, le commerce des produits agricoles, particulièrement de vivres et légumes, est axé sur le marché de Fond des Nègres, premier marché vivrier du pays et troisième marché d’importance au niveau national (MPCE, 1997).
Ce département détient également un potentiel minier assez intéressant. Il demeure un pôle particulier de bauxite à l’échelle du pays et se situe à proximité d’un site d’intérêt pétrolier qu’est la grande Cayemite (BME, 1999).
Les infrastructures sociales (écoles, centres de santé, hôpitaux, centres récréatifs, ..) sont insuffisantes dans le département des Nippes. En outre, les services fournis laissent à désirer. Il y a également l’existence d’un mouvement migratoire des habitants de la commune de Miragôane vers l’extérieur, particulièrement les Antilles françaises et la France. D’un autre côté, la ville présente l’image d’un vaste entrepôt, où les habitants louent leurs maisons aux marchands pour aller construire «à qui mieux mieux» au flanc des montagnes surplombant cette dernière (MPCE, 1997).
Situation environnementale
Le déboisement intensif touche la plupart des communes du département des Nippes. Elle affecte particulièrement les communes de Miragôane, Anse-à -Veau, l’Azile, Baradères, Petite Rivière et Petit Trou de Nippes. Ce phénomène du déboisement réduit la couverture végétale du département et menace même sa vocation agricole. En outre, l’augmentation des matières en suspension dans le milieu marin entraine une certaine sédimentation, menaçant les récifs de coraux et dans une large mesure les plateaux continentaux, principales zones de pêche, ce qui minimise le potentiel halieutique et touristique du département. Une autre conséquence de cette situation est la soumission de certaines zones, particulièrement les bourgs de Baradères et de Petit Trou de Nippes, à des inondations périodiques.
Aussi, il y a lieu d’entreprendre rapidement un programme sélectif de reboisement visant la protection et l’amélioration du cadre naturel par:
- la plantation d’arbres fruitiers et de bois d’œuvre en amont des versants surplombant les bourgs de Baradères et de Petit Trou de Nippes, en parallèle avec des travaux de drainage en aval ;
- la création de forets énergétiques en combinaison avec des bois précieux (région des Nippes,...);
De façon générale, on devrait également favoriser l’association arbres fruitiers-bois d’œuvre en vue de réduire les risques d’érosion des sols agricoles, particulièrement dans les communes déboisées.
La pauvreté dans le département
Le phénomène de la pauvreté dans le département des Nippes sera analysé à travers l’accès à un ensemble de services de base dont : Agriculture et alimentation ; éducation ; santé ; et accès à l’eau.
Agriculture et accès à l’alimentation
Il y a un manque d’encadrement technique au niveau de l’agriculture, de la pêche et de l’élevage dans le département des Nippes. En plus, l’érosion des sols et la réduction des attraits environnementaux par la coupe anarchique des arbres et l’utilisation de certaines pratiques agricoles (cultures sur brulis,...) constituent d’autres contraintes au développement du secteur agricole.
Accès à l’éducation
Accès aux soins de santét
Sur le plan éducatif, vingt-trois (23) établissements de niveau préscolaire, trois cent cinquante-six (356) établissements de niveau primaire et soixante sept (67) établissements de niveau secondaire ont été inventoriées dans le département en 2005 (IHSI, 2007). Parmi ces établissements scolaires, trois cent quinze (315) appartiennent au secteur privé. Quatorze (14) centres d’alphabétisation, vingt-huit (28) institutions techniques et professionnelles et quatre (4) universités ont été également inventoriés dans le département (IHSI, 2007).
Au niveau de la Carte de pauvreté d’Haïti, le département des Nippes détient six (6) communes dans le groupe moyen, en termes d’accès à la pauvreté. En dépit du classement favorable du département, la région des Nippes a recensé des communes dans les catégories très faible, faible et modérément faible, sur le plan de l’accès à l’éducation.
Au niveau des infrastructures sanitaires, le département des Nippes possède quarante-six (46) établissements sanitaires. Parmi ces établissements, il y a dix-huit (18) cliniques, douze (12) dispensaires, sept (7) centres de santé avec lit, trois (3) hôpitaux et deux (2) centres de santé sans lit. Les communes de Miragôane (9) et de Fonds-des-Nègres (7) sont les mieux équipées en infrastructures sanitaires. Un effectif de deux cent vingt-sept (227) membres, parmi lesquels cinquante-six (56) infirmières, quarante-six (46) auxiliaires et trente-six (36) médecins, treize (13) dentistes, vingt-quatre (24) matrones, vingt-cinq (25) techniciens de laboratoire et quatre (4) radiologues, forme le personnel technique (IHSI, 2007).
Accès à l’eau
IL’accès à l’eau dans le département des Nippes est à l’image de la plupart des autres départements du pays. Des familles éprouvent des difficultés pour s’approvisionner du précieux liquide. Des habitants doivent marcher de longues distances pour s’approvisionner en eau. Avec la maladie du choléra qui a éclaté en Haïti, il devient plus urgent que les conditions soient créées pour assurer l’accès à une eau de bonne qualité aux Nippois.
